Fraternité entre professionnels pour la profession et protection du public

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Peut-on envisager réellement la protection du public dans un univers de compétitivité entre professionnels visant à dénoncer des confrères ou à causer du tort professionnellement à autrui (confrères ou consœurs professionnels) seulement dans le but d’acquérir une plus grande part de marché et une popularité professionnelle? Il semble effectivement qu’à eux seuls les connaissances et l’éthique ne soient pas les ingrédients suffisant à une bonne pratique.

En tant qu’officiers publics, les notaires ne devraient pas être soumis à la libre concurrence. Les tarifs pour leurs services légaux et professionnels devraient être édictés par l’État, leur mandant. Sans cet apport statutaire, la profession ne cesse d’être mise à mal par la situation actuelle de liberté de marché.


La fraternité, la solidarité et l’entraide servent-ils seulement la corruption?

Malheureusement, trop souvent lorsqu’on parle de fraternité et la solidarité entre professionnelle (policiers, médecins, professionnels…) on pense au protectionnisme, à la complicité et à la corruption. Au lieu de voir le côté positif d’une amélioration de la pratique dans un climat serein d’entraide, de paix, d’harmonie amenant de meilleures prises de décisions, cette association de fraternité à corruption amène un climat de peur et de guerre froide qui est très nocif autant pour les professionnels que pour le public. Le public est alors pris en otage non seulement dans la qualité du traitement du projet (ingénierie, médecine…) que par les conditions : délais, prix, attention à la clientèle. Le professionnel qui évolue ainsi dans un environnement malsain de compétitivité, de productivité et de performance, dans une crainte d’une évaluation professionnelle inhumaine, sans harmonie et solidarité dans le travail et le marché développe ainsi un important stress qui ne contribue pas à la protection du public.

Les conséquences du manque de fraternité, de solidarité et d’entraide chez les professionnels.

Les professionnels font alors plus attention à comment ils disent et font leurs actions (dans la peur de voir leur carrière ruinée), plutôt qu’à offrir un travail de qualité, loyal pour la vérité et la justice. Certains professionnels vont même refuser d’offrir des services, car les exigences professionnelles sont telles que le public ne peut bénéficier du service. On n’a qu’à penser à un médecin qui refuse un traitement au client (alors qu’il peut parfaitement le guérir) pour des exigences professionnelles ou à l’ingénieur qui s’empêche de faire une conception, car il n’est pas possible de démontrer par calcul ses décisions qui doivent plutôt s’appuyer sur le jugement et l’expérience.

Éviter de se nuire entre professionnels ne signifie pas de s’entraider

Donc, on voit bien combien les ingrédients ‘’fraternité’’, ‘’solidarité’’ et ‘’entraide’’ sont essentiels à la bonne pratique. Dans le code de déontologie on mentionne qu’il ne faut pas chercher de rivalités ‘’directes’’ entre professionnels concernant des traitements ou des projets. Par contre, on n’encourage pas non plus l’entraide. Une politique qui se limite à éviter de se nuire est encore bien boiteuse. Ce qui laisse la porte ouverte à des coups bas, hypocrites et déloyaux visant à détruire des confrères professionnels pour de multiples raisons, telles que :

  • Obtenir le poste ou la clientèle d’un autre professionnel par un contrôle ou monopole du marché;
  • Obtenir certains prestiges politiques ou professionnels au détriment d’autrui;
  • Plus de pouvoirs;
  • Satisfaire des frustrations ou son égo.

On voit bien que l’absence de politique de fraternité mène au dérapage et ne sert pas la vérité, la justice et le droit au travail dans un climat de paix.

Comment faire pour établir une culture de fraternité et d’entraide chez les professionnels?

Une culture de coopération (et non de protection) entre professionnels sert définitivement une meilleure protection du public.

Pourquoi ne pas établir un système de pointage et de valorisation afin d’encourager la fraternité, la solidarité et l’entraide saine entre professionnels. Pas à dénoncer pour trouver des coupables inutilement dans un climat de crainte. Imaginez un peu un professionnel qui a un doute sur un projet et qui fait appel à une firme externe ou à un confrère. Souvent, le climat compétitif actuel ne favorise pas l’entraide lorsqu’un ingénieur demande des conseils à des confrères dans une autre firme de génie. Ceux-ci prétextant n’avoir par le temps ou en le faisant pour des sommes astronomiques. Or, il serait avantageux d’accorder un système de pointage afin d’accorder des reconnaissances pour ceux qui aident d’autres.

Afin d’éviter que cette fraternité professionnelle ne se transforme en protectionnisme prenant en otage le public, il est bien sûr que certains mécanismes d’audits impartiaux de contrepoids soient en place.

Donc, il est très important d’encourager une culture coopérative entre les professionnels au lieu d’un client de terreur en cherchant le perfectionnisme abusif et inatteignable. Comme si les professionnels doivent se faire la guerre froide à couteaux dans le dos pour assurer une meilleure protection du public.

Il y a du travail pour tous et tout le monde a le droit de travailler en paix.